Le Grand Oral (GO) est une nouvelle épreuve introduite lors de la réforme du baccalauréat en 2019. Elle se déroule au mois de juin de l’année de terminale après les épreuves de spécialité et de philosophie. Un article dédié à la préparation de l’épreuve de MSDGN (Management, Sciences de Gestion et Numérique) est d’ailleurs disponible sur mon site.
Cet oral concerne les filières générales et technologiques. Cet article est conçu pour la filière technologique STMG et propose une méthodologie à suivre pour réussir au mieux l’épreuve. Pour les élèves de la filière STMG, cette épreuve est coefficient 14/100.
Réussir son Grand oral : tous les conseils et astuces ! – Professeur Theros
L’évaluation de l’épreuve
Tout d’abord, il convient de rappeler les modalités d’évaluation de cette épreuve qui prennent appui sur une grille officielle (en PDF ci-dessous) que je vais vous décrire ici. Elle comporte 5 éléments :
- Qualité orale de l’épreuve : on attend ici une voix efficace qui soutient le discours, un bon débit de parole, quelques variations dans la voix, une prise de parole engagée et un vocabulaire riche et précis ;
- Qualité de la prise de parole en continu : on attend ici un discours fluide, efficace, tirant profit du temps imparti et un bon développement des propositions énumérées par le candidat ;
- Qualité des connaissances : on attend ici des connaissances maitrisées à bon escient et exposées clairement ;
- Qualité de l’interaction : on attend ici un candidat qui réagit de façon pertinente, qui prend l’initiative dans l’échange et qui exploite judicieusement les éléments fournis par la situation d’interaction ;
- Qualité et construction de l’argumentation : on attend ici une maitrise des enjeux du sujet, une argumentation personnelle construite et raisonnée.
Chacun de ces éléments sera évalué sur les critères suivants : très insuffisant, insuffisant, satisfaisant, très satisfaisant. Cette grille complétée par le jury donnera un profil au candidat qui se verra attribuer une note sur 20 points coefficient 14 en filière technologique donc en STMG et coefficient 10 en filière générale.
Vous le voyez donc : les seules connaissances sont insuffisantes, le candidat doit travailler ses capacités oratoires et son argumentation pour répondre aux exigences de l’épreuve.
Le déroulé de l’épreuve
1/ 20 minutes de préparation en loge sans aucun document, simplement de quoi écrire et des feuilles de brouillon fournies par le centre d’examen. Le candidat aura au préalable tiré au sort l’une des deux questions pour lesquelles il s’est préparé tout au long de l’année scolaire ou le jury peut choisir la question. Le candidat prépare alors une prise de notes, un plan d’exposé, une carte mentale, une trame de prise de parole, de mots-clés ou d’idées directrices.
2/ 20 minutes d’oral avec le support établi durant la mise en loge :
- 10 minutes où l’élève debout (sauf aménagements) présente sa problématique choisie avant la mise en loge par le jury. Ce dernier observe l’argumentation et les conditions de présentation. Une partie de ce temps de présentation (5 minutes maximum) peut être utilisée pour présenter la démarche projet et son articulation avec la question.
- 10 minutes d’échange et de questions autour de la problématique présentée, l’argumentation et la démarche de travail utilisée. Durant ce temps, le jury teste les connaissances et l’argumentation du candidat qui peut toujours disposer de son support préparé durant la mise en loge ainsi que du tableau de la salle d’examen si elle est équipée.
Cette épreuve nécessite une préparation méticuleuse sur plusieurs mois. Il faut ainsi mettre en place toute une démarche de travail adossée à un projet et une organisation. Les enseignants de MSDGN (management, sciences de gestion et numérique), de droit économie et de l’enseignement spécifique (gestion finance, mercatique, ressources humaines et systèmes d’information de gestion) doivent tous se mobiliser pour accompagner les élèves dans cette préparation. Pour rappel, les contenus de cette épreuve peuvent porter sur les spécialités de première et de terminale et notamment lors du temps d’échange avec le jury.
Les différentes étapes à suivre…
Étape 1 : mettre en place la démarche de projet
Ce projet porte spécifiquement sur l’enseignement spécifique de terminale (ressources humaines et communication, gestion et finance, mercatique ou système d’information de gestion).
La collaboration et la coopération sont vivement encouragées entre les élèves, particulièrement dans les filières technologiques.
A/ Par groupe de 2 à 4 élèves : choisir une organisation existante, établir son contexte et la caractériser (fiche méthode et trame vierge ci-dessous)
Pour choisir l’organisation : une entreprise privée dans l’alimentaire, l’industrie, les métaux, la communication, le multimédia, l’informatique, les services, les transports, les banques, les assurances, les travaux publics, le commerce, l’électronique, l’automobile, le textile… Ou une organisation publique comme une mairie, une collectivité territoriale, un hôpital, un musée, un établissement scolaire, Pôle Emploi, la SNCF, La Poste, EDF, la Sécurité sociale… Ou une organisation de la société civile comme une fondation, un syndicat, une association sportive ou culturelle…
Le choix de l’organisation peut aussi être pour différentes raisons : ancrage territorial, relation avec le projet d’orientation, lien avec l’actualité, sensibilité ou engagement personnel…
B/ Établir le diagnostic stratégique
Établir le diagnostic stratégique de cette organisation pour trouver aussi des données extérieures à l’organisation portant sur ses multiples dimensions et les parties prenantes qui l’entourent. Les informations recherchées doivent être pertinentes, récentes et fiables.
Étape 2 : dégager deux problématiques et préparer une argumentation
A/ Déduire du diagnostic stratégique deux problématiques par élève
Plusieurs membres du groupe peuvent avoir la même problématique mais l’argumentation formulée est strictement individuelle. Les problématiques doivent concerner l’organisation, être en lien avec les programmes et l’élève doit être capable de mettre en œuvre leur résolution. Une problématique peut croiser plusieurs enseignements de spécialité (management et droit par exemple).
Remarque
À elles deux, les questions mobilisent les deux enseignements de spécialité, pris séparément ou transversalement.
Les problématiques sélectionnées doivent être assez riches pour permettre au candidat de couvrir au maximum le temps imparti de la présentation (10 minutes).
BONUS exemples de problématiques A TELECHARGER AU DÉBUT DE L’ARTICLE
B/ Recherche d’informations
Procéder à la recherche d’informations dans différents ouvrages, sur Internet, par des témoignages issus du terrain…
C/ Construire un plan en deux parties par problématique et débuter l’argumentation afin de répondre à la question posée.
Cette argumentation doit résoudre le problème de gestion en mobilisant des outils et des méthodes. Il faut commencer par ancrer la problématique dans la réalité de l’organisation qui dispose d’un environnement juridique et économique précis. Le candidat doit tenir compte de ce contexte réel en mobilisant des éléments stratégiques et managériaux pertinents. Il peut même faire référence au système d’information. Enfin, il doit mobiliser les connaissances adéquates.
Méthodologie pour réaliser le plan de la question à argumenter :
Après avoir choisi votre problématique, il faut préparer votre argumentation selon le plan que vous aurez établi sur le modèle suivant :
- Causes / Conséquences ;
- Avantages / Inconvénients ;
- Enjeux / Modalités
L’introduction se compose de :
- La présentation rapide de votre organisation ;
- L’explication de votre démarche de projet (caractérisation, diagnostic stratégique pour en déduire
votre problématique), insister sur la méthode de travail utilisée ; - L’annonce de la problématique et du plan.
Le développement se compose de deux parties avec des parties apparentes lors de l’oral (faire une transition). Chaque partie comprend deux à trois arguments tirés des recherches. Ces arguments se présentent ainsi :
- Enoncer l’idée et définir les mots-clés ;
- Expliquer l’idée en la justifiant par de réelles connaissances
fiables ; - Illustrer en s’appuyant sur votre organisation.
=> L’argumentation doit comprendre un vocabulaire riche, soutenu et propre à la discipline.
La conclusion se compose de :
- La réponse à la problématique initiale ;
- L’ouverture du sujet sur un autre problème ou une autre idée.
Pour tenir 10 minutes c’est :
-5 pages écrites en Arial 12 interligne 1,5 ;
-Ou 1 600 mots ;
-Ou 10 000 signes (espaces compris).
Version téléchargeable de la méthodologie ci-dessous :
Étape 3 : Préparer un oral de qualité
Travailler ses capacités oratoires est une compétence complexe. Je vais donc vous donner des clés et conseils ici pour y arriver. En effet, l’oral est utilisé pour les apprentissages mais il est lui aussi un apprentissage à part entière. Ainsi, la prise de parole doit être progressive à partir de la seconde et l’élève doit apprendre à construire sa pensée.
Pour s’entrainer à l’oral progressivement, on peut commencer par reformuler ce qui est dit en cours, lire des documents en classe, interagir avec ses camarades, profiter de la mise en commun des travaux pour s’exprimer, participer à la correction des exercices, se porter volontaire pour restituer des travaux de groupe, participer activement aux exposés individuels et collectifs, restituer les notions si le professeur le demande, participer à des débats en formulant des hypothèses… Ces différentes tâches peuvent être accomplies plus ou moins rapidement et progressivement compte tenu du niveau de l’élève. Un élève timide et introverti commencera par une simple interaction ou reformulation tandis qu’un élève plus extraverti et à l’aise à l’oral pourra rapidement prendre part à des débats et participer à des exposés. L’essentiel est de progresser sur ces capacités orales.
Pour réussir sa prestation, on doit tout d’abord s’assurer que le niveau de voix est correct (on doit pouvoir vous entendre) et que le débit est à la bonne vitesse. Si on parle trop vite, on peut sauter des mots, si on parle trop lentement, on risque de perdre l’attention de l’auditoire. Il faut dans tous les cas bien articuler et marquer de petits silences parfois pour rythmer le discours. Tout cela se joue avec une respiration bien calée afin d’acquérir une bonne diction. Pour améliorer votre diction, vous pouvez vous entrainer à lire les phrases ci-dessous à haute voix, de façon distincte et de plus en plus rapidement.
Au fur et à mesure, la prise de parole doit être personnelle et engagée : l’élève doit croire en ce qu’il dit car il sera préparé. Pour cela, la pratique de l’oral doit être régulière, chaque semaine, il faut fournir un effort à l’oral si ce n’est pas votre point fort. Pour ceux qui sont déjà aguerris à ces exercices, l’entrainement à des situations d’oral peut être quotidien.
Vous devez vous préparer pour enrichir votre lexique et votre vocabulaire, cela est indispensable pour la qualité du contenu. Le jury attend un registre de langue courant ou soutenu mais maitrisé, précis et varié. Il convient d’éviter les pléonasmes, les mots anglicismes et les expressions ou mots familiers. Les diffamations, injures, outrages ou discours haineux sont évidemment interdits tout au long de l’exposé.
L’élève doit aussi s’entrainer à structurer son propos de manière claire, pour cela, il doit réfléchir en amont à ses différentes prestations orales. En étant clair et structuré et cohérent, l’élève parviendra peu à peu à argumenter et échanger de façon plus fluide. Savoir argumenter est l’une des clés pour réussir le Grand Oral. Pour cela, vous devez citer l’argument, l’expliquer pour justifier et l’illustrer avec des exemples. En effet, le GO ne peut s’apparenter à un catalogue de cours récité. Il faut s’approprier le contenu théorique pour le mettre au service de votre présentation en donnant des exemples très concrets.
Enfin, à force d’être confronté à des situations orales, la prise de parole sera plus spontanée, ce qui améliorera la qualité de l’oral en vue de l’examen.
La prise de parole qu’on nomme par communication verbale représente 7% d’une interaction et elle est accompagnée d’une communication non-verbale représentant 93% d’une interaction. Je m’explique. Le regard est par exemple essentiel pour aider à communiquer nos mots, on doit regarder son interlocuteur avec engagement sans agressivité ni fuir le regard. La posture doit être adaptée, debout, on se tient droit, ancré dans le sol, bras décroisés et épaules relâchées pour tenir la tête droite. Il faut justement utiliser les bras et les mains pour faire quelques gestes afin d’engager encore davantage son propos. Assis, on s’installe au fond de la chaise, droit et les bras sur la table. Une bonne posture doit traduire que vous êtes à l’aise et dynamique mais respectueux sans désinvolture. Il convient d’éviter les gestes parasites : se toucher les cheveux, « jouer » avec ses bijoux ou son stylo, les tics nerveux de balancement des bras ou des jambes.
Par sa communication verbale et non-verbale, le candidat doit intéresser et passionner son jury afin de retenir son attention et le convaincre.
Pour être fin prêt, il faut répéter. Cela veut dire s’entrainer en conditions réelles si possible, en se chronométrant pour anticiper tout ce qu’on va pouvoir dire et les termes à utiliser.
Il faut veiller à respecter le temps imparti, il ne doit pas être sous exploité, cela signifie que vous n’avez pas assez développé, ni surexploité, cela veut dire que vous vous êtes égaré dans votre argumentation.
Pendant vos répétitions, vous pouvez vous filmer (pour corriger les défauts de posture par exemple) ou vous enregistrer (pour corriger les expressions parasites).
Vous pouvez aussi envisager un oral blanc devant un proche qui saura surement vous donner quelques axes d’amélioration.
Plus les entrainements sont multiples, plus on se sent à l’aise pour limiter les situations de stress ainsi que la lecture des documents car cela sera pénalisé.
S’entrainer aide aussi à la mémorisation du contenu car les effets de répétition sont bons pour la mémoire. Passer par une carte mentale ou des moyens mnémotechniques peuvent aussi aider à retenir son contenu.
Lors des entrainements, il faut essayer d’anticiper les questions pouvant être posées par le jury pour préparer les 10 minutes d’échange. Les réponses attendues doivent être argumentées, précises et nuancées. L’interaction avec le jury doit être la plus naturelle possible comme un échange fluide au cours duquel vous allez défendre vos idées et savoir reconnaitre leurs limites en prenant du recul. Ce dosage n’est pas toujours facile surtout en situation de stress.
Le stress justement peut être généré par la prise de parole, il convient alors de trouver des solutions. Cela peut se manifester par une voix tremblante, essoufflée ou cassée, des mains moites, le visage rouge, une transpiration excessive. Dans ces cas, il faut gérer sa respiration en inspirant et expirant profondément par le ventre afin de ralentir le rythme cardiaque qui s’emballe à cause du stress. Ces exercices de respiration doivent s’effectuer par série de 3 inspirations / expirations durant 5 minutes environ. Si le stress est très intense, on peut envisager des séances de méditation ou de sport sur plusieurs jours avant le jour J.
Quelques dernières recommandations : opter pour une tenue vestimentaire classique et confortable avec des couleurs assez neutres (jean, pantalon habillé, polo, blazer, chemise ou chemisier, chaussures de ville ou sneakers). Tout au long de la prestation, se montrer à l’écoute en étant enthousiaste, impliqué et stimulant. Se faire confiance, être conscient de ses capacités sans être arrogant. Si le travail de préparation à l’épreuve a été sérieux et assidu, la réussite est à portée de main.
J-3 : il faut s’alimenter et s’hydrater convenablement, réviser ses contenus, s’entrainer une dernière fois au plus près des conditions réelles (on peut envisager de se filmer pour un feed-back plus efficace comme expliqué ci-dessus). Il faut faire une activité physique, bien dormir et se détendre.
Jour J : il faut préparer ses affaires, convocation, pièce d’identité, bouteille d’eau, collation, arriver avec 30 minutes d’avance sur le lieu d’examen où il faut rester pleinement concentré en respirant.
Finalement, toutes ces compétences mises en œuvre lors de l’épreuve sont indispensables pour la poursuite d’études supérieures, puis tout au long d’une carrière professionnelle et d’un parcours personnel.
Article mis à jour le 13/10/2024
[…] Le Grand Oral au Bac STMG (Évaluation, Problématiques, Exemples, Préparer l’Oral) : la Méthode… […]
Site très bien pour les élèves de TSTMG
Merci pour votre retour très encourageant. Belle journée !
Merci pour votre article et les ressources proposées (à jour concernant les nouvelles modalités du GO pour cette année 2024).
Merci pour votre commentaire, en effet je confirme que les modalités ont été actualisées avec le dernier bulletin officiel. Belle journée.
Merci beaucoup pour ce post complet. Par contre le déroulé est quelque peu différent pour le bac 2024 : le candidat ne parle que 5 minutes de la question. Les 5 autres minutes arrivent en fin d’épreuve, et s’orientent autour de la vérification des connaissances dans la spécialité choisie.
Bonjour, il y a en effet une modification de l’épreuve mais ce n’est pas celle que vous indiquez.
Avant, le candidat présentait sa question pendant 5 minutes puis 10 minutes d’échange avec le jury et enfin 5 minutes de présentation et échange autour du projet d’orientation.
Maintenant, le candidat présente sa question pendant 10 minutes et ensuite il échange 10 minutes avec le jury au cours desquelles le projet d’orientation ou professionnel peut être abordé.
Merci pour votre commentaire et votre retour positif sur mon article.
Merci cela aide beaucoup !
Merci pour votre gentil commentaire.