Prof d’Économie-Gestion en STMG : Bilan de 4 Ans d’Expérience

2 commentaire(s)

Cette année, j’enseigne depuis 4 ans, une date anniversaire banale mais que je voulais marquer par un article retraçant mon parcours complet et mon expérience d’enseignante.

Au tout début…

Aussi loin que je me souvienne et c’est confirmé par ce qu’on me raconte, je voulais devenir enseignante vers l’âge de 7 ans. Je « jouais à la maitresse » avec mes cahiers d’école, je demandais à maman de m’acheter des manuels scolaires et des carnets de bord pour les notes des élèves. J’ai même eu en cadeau un grand tableau blanc dans les années 2000 que je possède encore accroché au mur de mon bureau, il a une valeur toute particulière puisqu’il illustre mon ambition lointaine aujourd’hui accomplie. Tout cela dans le but de crédibiliser mon action et je sais que cela a duré jusqu’à mes 15 ans environ. Je suis passée par plusieurs idées : professeur des écoles lorsque j’étais petite, professeur de mathématiques, professeur d’anglais… Rien n’était décidé.

Mon tableau blanc accroché dans mon bureau

Mon parcours d’études

J’ai tout d’abord un bac STMG (sciences et technologies du management et de la gestion), décroché en 2015 avec la mention très bien. J’ai passé deux années merveilleuses à étudier dans cette filière des contenus qui me passionnaient, c’était une véritable révélation pour moi qui a joué dans mon orientation professionnelle.

J’ai ensuite intégré la faculté après de longs mois d’investigation pour bâtir mon orientation. A ce moment précis, l’idée de devenir enseignante était floue. Je m’inscris alors en licence information communication par appétence pour ces disciplines (j’avais largement consulté les plaquettes des différentes formations du bassin de mon lieu de vie et participé à plusieurs forums d’orientation). J’obtiens ma licence mention assez bien en 2018. La filière information communication m’a permis de découvrir le monde de l’écriture. Plus qu’une simple compétence, l’écriture est devenue une de mes passions. C’est d’ailleurs cet amour pour l’écriture qui a permis à ce site de voir le jour. La passion de la plume me dévorait tellement, qu’en fin de cursus, mon cœur était partagé entre l’enseignement et le journalisme (travailler pour l’Éducation Nationale ou Le Monde, grande décision à prendre).

Finalement, je suis retournée à mon idée originale et après plusieurs recherches sur les masters, j’intègre le master MEEF (métiers de l’enseignement, de l’éducation et de la formation) parcours économie gestion afin d’enseigner notamment dans la filière STMG qui m’avait tant passionnée quelques années plus tôt. Je décroche mon diplôme avec la mention bien en réalisant un mémoire de recherche sur les représentations sociales de la filière STMG (thème qui me tenait particulièrement à cœur compte tenu de mon parcours et des critiques que j’ai du essuyer durant mes études supérieures, les remarques envers les bacheliers STMG ne sont pas toujours élogieuses, les clichés ont la vie dure).

En 2020, je débute donc ce fabuleux métier où j’ai tant appris depuis 4 ans.

Mon expérience d’enseignante d’économie gestion

J’ai débuté pendant le Covid-19. Dès les premières semaines, les établissements étaient fermés et nous avons du enseigner en alternance présentiel / distanciel. Une première année sous le signe du challenge dans un lycée assez difficile où il fallait plus que jamais individualiser le suivi des élèves pour les maintenir proche du système scolaire.

Mes premiers cours étaient maladroits, montés en pleine nuit. Je recopiais mes longues listes d’élèves dans mon carnet de notes (cette fois, c’était pour de vrai). Je passais des heures à chercher des documents pour préparer mes cours, absorber les programmes pour cerner les notions à enseigner, feuilleter les livres et ils sont nombreux car il y a beaucoup d’éditeurs, pour m’inspirer du contenu. Je corrigeais mes premières copies, j’étais si fière d’avoir la responsabilité de cette tâche.

J’ai rencontré des collègues formidables qui ont été d’une aide précieuse pour étayer ma formation terrain (oui, la fac c’est bien mais on n’est pas très opérationnel en sortant, malgré quelques stages). J’ai expérimenté des choses : certaines fonctionnent bien comme les travaux de groupe ou les oraux sous différentes formes et d’autres ont été revues comme le contenu de certains cours, des façons d’expliquer, les méthodes de gestion de classe.

En effet, il a fallu que je crée ma personnalité de prof largement inspirée de ma réelle personnalité : jouer un rôle ne tient pas sur le long terme. Il m’a fallu au moins deux années scolaires pour trouver le bon dosage entre autorité et bienveillance auprès des élèves. Ces éléments nécessitent bien sur des ajustements selon les classes, les matières enseignées et le lycée dans lequel on exerce. Dans mes pratiques, j’essaye toujours de me mettre à la portée des élèves, de leurs besoins. Je sais aussi sévir et punir lorsque c’est nécessaire et ce n’est pas agréable. Je pense avoir globalement un bon lien de travail avec mes élèves même si certains ont du mal avec ma rigueur et mon exigence dans mes attendus et les corrections d’exercices ou de devoirs notés.

J’ai la particularité d’être intransigeante sur l’orthographe qui me parait être une compétence tout à fait indispensable quel que soit le métier exercé plus tard. Vous imaginez la grogne en classe lorsque je retire des points parce qu’il y a trop de fautes. Vous imaginez aussi ma satisfaction quand ils prennent la peine de faire attention à leur rédaction et que leurs travaux comportent ainsi moins de fautes.

Dans mon métier, j’ai conservé ma personnalité affirmée (pour défendre les valeurs de transmission qui me tiennent à cœur) et pétillante pour travailler dans la bonne humeur, cela me parait important pour un meilleur apprentissage de nos élèves.

Les préparations de cours

Au quotidien, j’essaye de nouveaux concepts et de nouveaux contenus, je regorge d’idées. Quand cela marche, je conserve et j’améliore. Quand c’est un flop, je cherche à savoir pourquoi et je rectifie.

La beauté de ce métier, c’est qu’on apprend tous les jours. Il faut savoir être humble, accepter que le cours parfait n’existe pas. Prendre en compte la diversité des élèves et identifier les différents profils pour s’adapter. Intégrer la culture de l’établissement dans lequel on est et apprendre à connaitre l’environnement pour mieux cerner les élèves.

Reconnaitre aussi que l’économie gestion est une discipline très large et qu’on ne peut pas être bon partout : je suis par exemple assez spécialisée en management et en marketing, disciplines que j’apprécie particulièrement étudier et enseigner.

Quelques ouvrages pour me former et m’actualiser

J’apprends, je me forme et je m’actualise tous les jours. J’ai l’immense chance d’exercer le métier de mes rêves, mon métier passion, la profession qui me fait vibrer chaque jour. Alors, la contrepartie c’est que je n’aime pas trop les vacances ni les temps morts de l’année, mes élèves sont mon oxygène et mon adrénaline et parfois aussi ma source de fatigue mais je récupère vite après un bol d’air dans les Alpes !

Sur ces quatre années, j’ai vécu deux inspections qui se sont bien déroulées, j’ai pu être professeur principal trois fois d’une classe de première STMG, j’ai été personnel élu d’enseignement au conseil d’administration de mon lycée, j’ai appris à organiser des sorties scolaires et j’ai participé à un voyage scolaire à Paris avec nos terminales (ce n’est pas ce que je préfère), j’ai été jury du bac pour corriger les écrits et faire passer le Grand oral… J’oublie surement des éléments mais tout ce que je retiens c’est que j’ai beaucoup appris de cette profession, ces quatre années ne sont que la confirmation que je suis dans la bonne carrière.

4 ans d’enseignement c’est :

  • 3 lycées,
  • 320 élèves rencontrés,
  • 3000 copies corrigées,
  • 25 conseils de classe,
  • 13 conseils d’administration,
  • 5 réunions parents professeurs,
  • Environ 1700 heures de cours dispensées,
  • 55 chapitres conçus intégralement toutes matières confondues…

Et l’aventure continue…

xx


  • Bonsoir. Bravo pour vos lignes que j’ai découvert avec plaisir. Vous enseignez dans quelle académie ? Bon courage à vous.

  • {"email":"Email address invalid","url":"Website address invalid","required":"Required field missing"}
    >
    Shares