Les questions d’économie niveau première représentent une part importante des questions posées dans les sujets au baccalauréat STMG. C’est donc une part non négligeable du programme de révisions pour les terminales STMG.
En effet, le programme de première étudie largement les différents agents économiques, la typologie des biens et services (B/S), les décisions prises par le consommateur et le producteur, les agents économiques, les facteurs de production, la mesure de la production par le PIB, les revenus et leur répartition, l’épargne et la consommation, le financement de l’activité économique et la concurrence.
Le document proposé ci-dessous vous propose de réviser de façon complète et synthétique le programme d’économie niveau première.
- Chapitre 1 : Les agents économiques et les différents types de biens et de services
- Chapitre 2 : Les décisions du consommateur et du producteur
- Chapitre 3 : Les échanges économiques
- Chapitre 4 : La combinaison des facteurs de production
- Chapitre 5 : La mesure de la production et ses prolongements
- Chapitre 6 : La dynamique de la répartition des revenus
- Chapitre 7 : L’utilisation du revenu des ménages
- Chapitre 8 : Les modes de financement de l’activité économique
- Chapitre 9 : La concurrence sur le marché des biens et services
Chapitre 1 : Les agents économiques et les différents types de biens et de services
I. Les fonctions des différents agents économiques
Un agent économique est un centre de décision indépendant qui réalise des opérations économiques avec les autres agents (consommer, produire, accorder des prêts aux autres agents, redistribuer et produire des services publics).
Les agents économiques sont regroupés car ils sont très nombreux et il convient de les classer pour mieux les étudier.
Ménages ? Consommation de biens et services et production marchande pour les entreprises individuelles (un seul propriétaire). Un ménage comprend des habitants d’un même logement avec ou sans lien de parenté. Le patrimoine des entreprises individuelles n’est pas distinct du ménage de l’entrepreneur.
Entreprises (sociétés non financières) ? Production et vente de biens et services marchands. Elles ont une personnalité juridique propre.
Les banques et les assurances (sociétés financières) ? Production de services financiers. Elle finance l’économie et gère les moyens de financement.
Administrations publiques (État) ? Fourniture de services non marchands et redistribution de revenus. Elles sont financées par les impôts.
Associations (ISBLSM : institutions sans but lucratif au service des ménages) ? Fourniture de services non marchands aux ménages
Reste du monde? Opérations des agents d’un pays avec l’étranger car on ne peut pas vivre en autarcie, les échanges internationaux sont indispensables (acheter des biens qu’on ne sait pas faire ou moins bien et vendre ce qu’on sait faire à l’autre).
II. Les besoins humains
Les besoins sont illimités et très diversifiés et les ressources sont limitées. Il faut donc hiérarchiser les besoins et arbitrer sous contrainte des ressources à disposition.
On distingue les besoins primaires nécessaires à la survie (manger, se vêtir) et les besoins secondaires moins impératifs (se distraire, se cultiver).
Pour satisfaire nos besoins, on a recours :
- Aux biens matériels physiques qui peuvent être durables (une voiture) ou non durable (un sandwich) ;
- Aux services non matériels qui sont produits et consommés simultanément (transport, une coupe chez le coiffeur).
Parmi les biens, on distingue :
- Les biens libres (illimité et gratuit comme l’air qu’on respire, le soleil) ;
- Les biens économiques issus de l’activité de l’homme (produits manufacturés).
III. L’utilisation des ressources
Les biens et services qui permettent de satisfaire nos besoins nécessitent des ressources qui sont limitées :
- Le travail : la main d’œuvre est limitée car les personnes n’existent pas en nombre infini ;
- Le capital composé des machines est lui aussi limité.
=> On parle de rareté car les individus désirent de nombreuses choses et on ne peut pas tout produire.
Il faut donc faire des choix et ainsi se priver de certaines satisfactions.
Les contraintes économiques :
- Le temps
- Le revenu
- L’espace
- L’information
- Les préférences personnelles
On fait des arbitrages et donc on renonce à certains B/S.
IV. Les arbitrages
Les B/S s’échangent pour la plus grande satisfaction des besoins.
On ne produit pas ce qu’on consomme, on doit donc se spécialiser pour être efficace et grâce aux revenus on peut se procurer les B/S des autres.
Les activités économiques sont la production, l’échange et la consommation.
Chapitre 2 : Les décisions du consommateur et du producteur
I. Les décisions du consommateur
Le coût d’opportunité est le choix auquel on renonce en sélectionnant une autre option. C’est un sacrifice consenti pour aller vers le meilleur choix possible.
Ex : je révise mon contrôle d’économie plutôt que jouer avec mes amis.
Ex : j’achète un parfum plutôt qu’un sac.
L’agent économique est rationnel, il fait appel à la raison pour atteindre son objectif compte tenu de ses contraintes à moindre coût.
Logique, cohérent et informé, l’agent économique maximise son utilité (degré de satisfaction procuré par la consommation d’un B/S).
L’utilité donne de la valeur au bien.
L’utilité marginale ou utilité de la dernière unité mesure la satisfaction supplémentaire engendrée par la consommation supplémentaire d’un B/S. On consomme le bien tant que son utilité marginale est positive (tant que son utilité totale augmente).
L’utilité marginale et la rareté déterminent le prix. Un prix élevé est révélateur d’une certaine rareté (utilité marginale élevée), tandis que l’abondance se manifeste par un prix faible (utilité marginale faible). Ex : paradoxe de l’eau et du diamant.
Le consommateur a des préférences individuelles qui structurent ses choix économiques et sont basées sur son comportement.
II. Les décisions du producteur
Le producteur doit déterminer la quantité à produire, le moment où produire, la qualité des produits, les ressources à utiliser, le lieu de production et les machines pour produire.
Ex : production artisanale ou production industrielle.
Le producteur est rationnel et cherche à maximiser son profit : il produit tant que le coût marginal de la dernière unité produite est inférieur à la recette marginale d’une unité supplémentaire. Il doit chercher à égaliser coût marginal et recette marginale.
En dessous de ce niveau de production, l’entreprise a un manque à gagner et au-dessus du niveau où le coût marginal est égal à la recette marginale, l’entreprise subit une perte car la dernière unité produite coûte plus cher que ce qu’elle rapporte.
Chapitre 3 : Les échanges économiques
I. La spécialisation des producteurs
On ne peut pas produire tout ce dont on a besoin c’est pourquoi il est nécessaire de se spécialiser dans le domaine où on est le plus efficace. Les pays se spécialisent aussi selon leurs ressources, leur coût de main d’œuvre et leurs compétences disponibles.
On procède ensuite à des échanges internationaux des B/S produits sur des marchés physiques ou virtuels : marché des B/S, marché du W, marché financier. L’échange sur ces marchés génère alors un revenu qui permet d’acquérir d’autres B/S…
II. Les échanges des agents économiques et le circuit économique
Les échanges sont matérialisés par les flux qui constituent le circuit économique (= présentation simplifiée des opérations réalisées par les agents économiques qui montre leur interdépendance).
On distingue :
- Les flux réels ou physiques,
- Les flux monétaires ou financiers.
Un flux monétaire est généralement la contrepartie d’un flux physique, par exemple, dans le cas d’un achat (bien contre règlement) ou du travail (travail contre salaire) ; mais un flux monétaire peut également être la contrepartie d’un autre flux monétaire, dans le cas d’un emprunt par exemple (crédit contre intérêt).
III. Les fonctions de la monnaie
La monnaie est l’ensemble des moyens de paiement utilisés pour payer les transactions.
Les formes de la monnaie sont nombreuses : pièces, billets, carte de crédit, chèque, procédé de paiement en ligne (Paypal), cryptomonnaie (monnaie numérique qui ne passe par aucune banque mais par un réseau informatique décentralisé).
Unité de compte. Elle permet d’exprimer la valeur de tous les biens et services dans une unité commune et facilite de ce fait les comparaisons et les calculs économiques.
Moyen de règlement et instrument d’échange immédiat. Utilisée et acceptée par tous, la monnaie permet d’éviter le troc et de faciliter les échanges.Si on souhaite une vache alors qu’on possède deux moutons, on n’a plus besoin de trouver un propriétaire de vache qui souhaite deux moutons !
Réserve de valeur. La monnaie peut être conservée en vue d’une utilisation ultérieure. C’est la naissance de l’épargne, on peut désormais garder les fruits d’une vente.
Chapitre 4 : La combinaison des facteurs de production
I. Les facteurs de production
La production d’un bien ou d’un service nécessite le recours à plusieurs facteurs de production :
- Les facteurs de production primaires : ressources naturelles et travail (pas de transformation nécessaire) ;
- Les facteurs de production secondaires : capital et information (nécessitant une transformation pour être utilisé).
Facteur travail = force de travail mise à disposition par les individus pour produire.
Facteur capital = machines pour produire
Ressources naturelles = éléments disponibles et utilisables sans intervention de l’homme (gaz, eau, sable…)
Information = donnée à laquelle l’homme a donné du sens pour prendre des décisions
Capital humain = ensemble des connaissances, aptitudes, expériences, talents, et qualités accumulées par une personne
II. La combinaison des facteurs de production
Cette combinaison de facteurs est contrainte par la quantité de facteurs disponibles dans chaque économie et par leurs coûts. Cette combinaison évolue et est optimisée par la diffusion des technologies, des nouvelles organisations du travail ainsi que par l’amélioration du capital humain et de l’accès à l’information.
Les facteurs de production sont substituables lorsqu’il est possible de remplacer le travail par du capital ou le capital par du travail et de réaliser la même quantité de production. Ex : l’homme est remplacé par les machines.
Les facteurs de production sont complémentaires lorsque, pour produire une certaine quantité, il faut utiliser une quantité fixe de travail et de capital. Ex : un chauffeur (facteur travail) et son camion (facteur capital).
L’investissement permet d’accroître le stock de capital et donc la productivité du travail. A nombre de travailleurs inchangé, l’économie pourra croître plus rapidement. Ex : on modernise ou on automatise une machine pour qu’elle soit plus rapide sans augmenter le nombre de travailleurs.
III. La productivité
Les facteurs peuvent contribuer plus ou moins intensément à la production. L’efficacité de leur contribution est mesurée par la notion de productivité. Les gains de productivité sont dus à l’investissement en capital humain et au progrès technique, ainsi qu’à une meilleure organisation des facteurs de production disponibles.
La productivité globale des facteurs est une mesure de l’efficacité de la combinaison de production soit le rapport entre la production et les quantités de facteurs de production utilisés (travail, capital physique).
- CA (ou quantité vendues) / Nombre de salariés = Productivité par salarié
- CA (ou quantité vendues) / Nombre d’heures travaillées = Productivité par heure
- CA (ou quantité vendues) / quantité de capital utilisée = Productivité du capital
Chapitre 5 : La mesure de la production et ses prolongements
I. Valeur ajoutée et Produit Intérieur Brut (PIB)
La création de richesse est évaluée par la valeur ajoutée (VA) produite par les agents économiques.
VA = CA – CI
Soit chiffre d’affaires – consommations intermédiaires
La somme de toutes les VA constitue le PIB (Produit Intérieur Brut). Le PIB est donc la richesse produite à l’échelle d’un pays sur une période donnée.
Le PIB est issu de la comptabilité nationale qui quantifie l’activité économique d’un pays et produit donc des indicateurs économiques (agrégats) comme le PIB. La comptabilité nationale est tenue par l’INSEE (Institut national de la statistique et des études économiques).
Il convient cependant d’étudier le PIB par habitant pour mesurer réellement la richesse d’un pays par personne en gommant en partie les inégalités de richesse.
PIB national de la France en 2023 en milliards de $ : 2?782,91 (7ème puissance économique mondiale)
PIB de la France par habitant en 2023 en $ : 42 409,05$ (24ème rang mondial) soit 38 700€
Il est aussi intéressant d’étudier le taux de croissance du PIB d’une année sur l’autre (en %) et de comparer les pays entre eux pour mesurer leur dynamisme économique.
II. Les limites du PIB
Considéré comme imparfait car il ne prend pas en compte les inégalités, ni l’activité domestique, ni la pollution, ni la production non marchande (biens et de services produits par les institutions sans but lucratif au service des ménages (ISBLSM) ou par les administrations publiques), le PIB doit être complété par d’autres indicateurs.
En plus du PIB, on utilise principalement l’indice de développement humain (IDH). C’est un indice calculé chaque année afin d’évaluer le niveau de développement des pays en mesurant la qualité de vie. L’IDH intègre trois facteurs :
- L’espérance de vie à la naissance, car elle est significative des conditions de vie à venir des individus (alimentation, logement, eau potable…) et de leur accès à la médecine ;
- Le niveau d’éducation, qui détermine l’autonomie tant professionnelle que sociale de l’individu ;
- Le revenu national brut par habitant, révélateur du niveau de vie des individus et ainsi de leur accès à la culture, aux biens et services, aux transports…
Chapitre 6 : La dynamique de la répartition des revenus
I. Le partage de la valeur ajoutée
La valeur ajoutée créée par les entreprises doit être partagée entre différentes parties prenantes :
- L’Etat : impôts et taxes ;
- Les organismes sociaux : charges sociales ;
- Les salariés : les salaires ;
- Les banques : les intérêts bancaires ;
- Les actionnaires : les dividendes
- L’entreprise elle-même : autofinancement.
Chaque partie souhaite maximiser sa part ce qui laisse place à des arbitrages parfois difficiles.
La part de VA générée par chaque agent économique est restée stable entre 1995 et 2020. Ce sont les entreprises qui contribuent à plus de la moitié de la VA du pays. La part des entrepreneurs a diminué de 3 points alors que celle des ménages a augmenté de 2 points.
II. Les revenus
La production de biens et de services entraîne la distribution de revenus dans l’ensemble de l’économie.
Le revenu peut provenir :
- Du travail (salaires contre la main d’œuvre fournie) ;
- Du capital (intérêts, dividendes pour la détention d’actions) ;
- De la propriété (loyers perçus pour la propriété de biens).
- Ce sont les revenus primaires (revenu provenant de l’activité économique sans prestation sociale).
Le revenu mixte concerne le revenu des entrepreneurs individuels et des professions libérales qui combine la rémunération de leur travail et leur profit, indissociables.
Ces revenus sont soumis à l’impôt sur le revenu (somme d’argent collectée par l’Etat proportionnellement aux revenus perçus) qui servira à la redistribution.
III. Le processus de redistribution
L’État met en place des prélèvements obligatoires composés d’impôts et de taxes.
Ces prélèvements obligatoires servent à financer les prestations sociales qui permettent aux familles de limiter la charge financière liée aux risques de la vie : maladie, chômage, retraite, maternité, logement, pauvreté. Cela constitue les revenus de transfert.
La redistribution a pour rôle de corriger les inégalités entre les plus riches qui contribuent à la solidarité nationale et les plus pauvres qui percevront les prestations sociales.
Revenus primaires + revenus de transfert – prélèvements obligatoires = revenu disponible
Ce revenu disponible permet de consommer ou d’épargner. Il détermine le niveau de vie d’un ménage.
Chapitre 7 : L’utilisation du revenu des ménages
Le revenu des ménages se partage entre consommation et épargne. Les variables économiques, sociales et démographiques affectent cet arbitrage entre le présent et le futur et ont un impact sur la structure de la consommation et de l’épargne.
I. Le partage du revenu entre consommation et épargne
Le revenu disponible des ménages est le revenu que les ménages utilisent pour consommer et épargner.
La consommation est une opération économique par laquelle les ménages achètent des B/S pour satisfaire leurs besoins.
L’épargne est la part du revenu disponible qui est mise en réserve.
La propension à consommer mesure la part du revenu global affecté à la consommation :
PMC = dépenses de consommation / revenu disponible x 100
II. Les déterminants de la consommation et de l’épargne
- En l’occurrence, si le revenu est élevé, la consommation augmente aussi et la somme mise en épargne également.
- Si un taux d’intérêt est élevé, il est intéressant d’épargner de l’argent.
- La situation économique du pays peut exercer une influence sur la décision d’épargner. Dans un contexte peu favorable à la consommation, les ménages ont tendance à épargner.
- La hausse des prix pousse à moins consommer.
- Le vieillissement de la population incite à consommer plus longtemps. Cependant, avec l’âge et à l’approche de la retraite, on épargne plus car les dépenses courantes sont déjà réglées.
- Les risques de la vie (chômage, perte de revenu) peuvent freiner la consommation.
Pourquoi on épargne ?
- épargne de précaution pour se prémunir contre certains risques de la vie comme la maladie, le chômage, la vieillesse ;
- épargne pour se constituer un patrimoine ;
- épargne pour une consommation différée : les ménages renoncent à une consommation immédiate pour pouvoir acquérir un bien onéreux ;
- épargne de placement (spéculation) destinée à la réalisation de gains financiers.
En France, le taux d’épargne des ménages français est de 17,4 % en 2022. Le patrimoine des ménages français se compose majoritairement de biens immobiliers et d’actifs financiers. L’épargne et l’héritage permettent d’augmenter le patrimoine des ménages. Par exemple, l’Allemagne et la France sont les pays où le taux d’épargne est le plus élevé. Le Royaume-Uni et l’Espagne sont les pays où le taux d’épargne est le plus faible.
III. L’évolution du pouvoir d’achat des ménages
Le pouvoir d’achat mesure la quantité de B/S qu’un ménage peut acquérir étant donné le revenu dont il dispose.
Deux facteurs exercent une influence sur le pouvoir d’achat des ménages :
- le niveau des prix ou l’inflation : mesuré par l’indice des prix à la consommation (IPC) ;
- le revenu disponible des ménages.
Si les prix augmentent dans un contexte de stabilité des salaires, le pouvoir d’achat diminue. Au contraire, si la hausse des revenus est supérieure à l’augmentation des prix, le pouvoir d’achat augmente.
IV. L’évolution de la structure de consommation des ménages
La structure de la consommation représente la répartition des dépenses de l’ensemble des ménages.
Pour analyser la structure de consommation, on utilise un coefficient budgétaire qui est le rapport de la dépense consacrée à un poste ou à une catégorie de biens ou services, (par exemple l’alimentation, le logement…) à la dépense totale.
Depuis 50 ans, le niveau de consommation des ménages a fortement augmenté avec l’accroissement des revenus. Cependant, la structure de consommation a évolué. Les dépenses de logement, de transport, de loisirs et de communication pèsent de plus en plus fortement sur le budget des ménages au détriment des postes correspondant à l’alimentation et l’habillement.
La part des services dans la structure de consommation augmente, notamment parce que son prix relatif par rapport aux produits industriels augmente fortement.
Chapitre 8 : Les modes de financement de l’activité économique
Chapitre 9 : La concurrence sur le marché des biens et services
PARTIE 1 : Le degré de concurrence selon les marchés
I. La notion de marché
A. La définition du marché
Le marché des biens et services est le lieu virtuel ou réel de la rencontre entre l’offre et la demande de biens et de services.
L’offre de biens et de services est proposée par les entreprises et la demande est constituée par l’ensemble des consommateurs.
Exemple : le marché de l’automobile est le lieu de rencontre entre les constructeurs de véhicules et les acheteurs.
B. La définition du marché pertinent
Le marché pertinent regroupe l’ensemble des produits considérés par les consommateurs comme substituables les uns aux autres. Ces produits substituables peuvent être considérés comme des produits concurrents, car ils ont la même utilité et peuvent être achetés les uns à la place des autres.
Exemple : le marché pertinent de la photographie regroupe tous les constructeurs d’appareils permettant de prendre des photos : appareil photo, smartphone, tablettes.
II. L’intensité de la concurrence
A. Les facteurs d’intensité de la concurrence
L’intensité concurrentielle est variable sur les différents marchés. Elle dépend de trois facteurs principaux :
1. Le nombre d’entreprises présentes sur un marché. Plus le nombre d’entreprises présentes sur un marché est important, plus l’intensité concurrentielle est forte :
- Forte intensité concurrentielle : nombreux offreurs et nombreux demandeurs.
- Intensité concurrentielle faible : quelques offreurs font face à de nombreux demandeurs.
- Intensité concurrentielle nulle : le monopole, qui désigne une structure de marché avec un seul offreur et de nombreux demandeurs. Dans ce cas, le monopoleur peut imposer des prix parfois élevés.
2. Les barrières à l’entrée et l’entrée potentielle de nouveaux concurrents. Une barrière à l’entrée désigne un obstacle qui rend difficile ou impossible l’implantation d’une entreprise sur un marché.
Ces barrières peuvent être :
- juridiques : la production d’un bien est protégée par un brevet ;
- économique : l’implantation sur le marché demande des capitaux trop importants ;
- technologique : le nouvel entrant ne dispose pas des compétences ou technologies vitales nécessaires pour produire le produit ;
- commerciale : les entreprises déjà présentes ont une image de marque unique ou un canal de distribution leur conférant une position dominante.
Plus les barrières à l’entrée sont nombreuses, plus l’entrée de potentiels concurrents est limitée et inversement.
3. La présence de produits substituables. L’intensité concurrentielle dépend enfin de la présence de produits substituables, c’est-à-dire de produits qui répondent au même besoin. Plus un marché compte d’entreprises proposant des produits substituables, plus l’intensité concurrentielle sur ce marché est élevée.
B. Mesurer l’intensité de la concurrence
Pour mesurer cette intensité, on procède ainsi : somme des parts de marché au carré des différents offreurs sur le marché. Il s’agit de l’indice de concentration sur un marché.
Interprétation :
- Intensité < 1000 : marché peu concentré, c’est une bonne situation.
- Intensité entre 1000 et 2000 : marché relativement concentré : situation moyenne.
- Intensité > 2000 : marché très concentré, mauvaise situation de concurrence.
III. La fixation du prix sur un marché concurrentiel
A. La fixation du prix et le prix d’équilibre
Le prix d’un produit sur un marché concurrentiel se fixe lors de la rencontre entre l’offre et la demande.
Plus la demande est importante, plus le prix de ce produit sera élevé. Et inversement, si le nombre de demandeurs du produit baisse, son prix va baisser lui aussi.
Le prix d’équilibre est atteint lorsque la demande est égale à l’offre : c’est la valeur pour laquelle l’échange peut se réaliser.
B. La concurrence
Pour que le prix se fixe sans entrave, il faut que le marché soit en situation de concurrence.
En effet, dans une situation de concurrence, le prix est déterminé par le marché, et l’entreprise produit tant que la vente d’une unité supplémentaire d’un bien lui rapporte plus qu’elle ne lui coûte.
Le prix converge alors vers le coût marginal de production (coût de la dernière unité produite).
Cette situation est avantageuse pour le consommateur qui bénéficiera alors de prix bas.
Si le marché est en situation de monopole ou d’oligopole, les producteurs pourront décider de fixer des prix plus élevés.
Monopole : Situation où une seule entreprise propose une offre. Exemples : Microsoft, La Poste, SNCF.
Oligopole : Marché où un petit nombre de vendeurs fournissent l’offre, les acheteurs étant nombreux. Exemples : secteur pharmaceutique, téléphonie mobile, aéronautique.
Cartel : Oligopole où les quelques vendeurs contrôlent le marché par entente formelle. Exemple : entente sur le prix des lessives en 2011, amende de 360 millions d’€.
- Si le marché n’est pas en situation de pleine concurrence (beaucoup d’offreurs et beaucoup de demandeurs), on parle de concurrence imparfaite (oligopole ou monopole).
IV. L’élasticité prix-demande et l’élasticité croisée
A. L’élasticité prix-demande
Elle permet de mesurer la variation de la quantité demandée d’un bien lorsque son prix varie.
L’intérêt pour le producteur est de savoir s’il peut augmenter le prix de son bien sans que cela n’affecte trop le niveau des quantités demandées.
Interprétation :
- e P/D < 0 : une variation du prix entraine peu de variation de la demande. C’est le cas des produits de première nécessité comme le pain.
- e P/D = 0 : aucune réaction de la demande lorsque le prix varie. C’est le cas des produits vitaux comme les médicaments.
- e P/D > 0 : une variation du prix entraine une forte variation de la demande. C’est le cas de produits de loisirs comme le bowling.
B. L’élasticité croisée
L’élasticité croisée mesure la variation de la demande d’un bien par rapport à la variation du prix d’un autre bien. Elle permet de connaître le degré de substitution ou de complémentarité entre deux biens.
Le producteur saura s’il peut modifier son prix sans risque que le consommateur opte pour des produits substituables. Il saura aussi si son produit a une complémentarité avec un autre.
Interprétation :
- Élasticité < 0 : les biens sont complémentaires. C’est le cas de la voiture et de l’essence.
- Élasticité = 0 : les biens sont indépendants. C’est le cas d’un livre et d’un tube de ketchup.
- Élasticité > 0 : les biens sont substituables. C’est le cas du café et du thé.
PARTIE 2 : Les stratégies pour dépasser l’intensité concurrentielle
I. Les stratégies des entreprises pour réduire l’intensité concurrentielle
Pour réduire l’intensité concurrentielle, certaines entreprises vont mener des stratégies de différenciation.
La situation de monopole permet souvent de faire des surprofits. La situation de concurrence parfaite permet de faire disparaitre le monopole et donc ces superprofits.
Parfois, l’innovation conduit à un monopole temporaire, le temps que les autres concurrents imitent l’entreprise en avance.
A. La différenciation par l’innovation
La différenciation par l’innovation consiste pour une entreprise à proposer sans cesse des produits nouveaux toujours plus performants, de meilleure qualité et répondant à de nouveaux besoins. L’entreprise cherche alors à se démarquer de ses concurrents.
Exemple : Apple est l’entreprise la plus innovante au monde (produits toujours plus intelligents et intuitifs). Tesla est aussi une marque très innovante (autonomie de la conduite).
B. La différenciation par le haut de gamme et la marque
La différenciation des produits consiste pour une entreprise à proposer une offre spécifique et différente avec des produits haut de gamme, et/ou en mettant en avant une marque reconnue pour se différencier de ses concurrents.
Exemple : Lacoste propose des vêtements de qualité supérieure sous une marque reconnue.
II. Les bénéfices de l’innovation pour le consommateur
Les stratégies de différenciation menées par les entreprises vont être bénéfiques pour le consommateur qui pourra profiter de produits nouveaux, intégrant davantage de technologie et répondant à de nouveaux besoins.
Exemple : les montres connectées permettent de suivre son activité sportive et sa santé.
Dans un second temps, lorsque les innovations se diffusent et que certaines entreprises vont imiter ces innovations, le consommateur bénéficiera aussi de la baisse des prix de ces produits.
Exemple : le prix des montres connectées ne cesse de baisser depuis ces dernières années. Certaines entreprises, imitant les grandes marques, proposent aujourd’hui des modèles à 20 €.
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