Le SNU (Service National Universel) a été mis en place par Edouard Philippe en 2019, il était alors le Premier ministre d’Emmanuel Macron, Président de la République.
Cet article vous permet de savoir à quoi sert le SNU, comment il se déroule, comment on peut s’inscrire, les critiques autour du SNU et les retours positifs des participants.
A quoi sert le SNU ?
Il a été mis en place pour créer un moment de cohésion autour des valeurs républicaines et favoriser l’engagement des jeunes envers la République et la nation. Le SNU sert à promouvoir la solidarité auprès des jeunes, vivre en collectivité, se sentir utile, s’engager pour la nation.
En 2023, le SNU a mobilisé 40 000 jeunes sur les 2,3 millions éligibles (soit 1,7% environ). L’engagement des jeunes est encore faible envers ce dispositif.
Un engagement volontaire
Pour l’heure, il n’est pas obligatoire mais le gouvernement réfléchit à le généraliser et à le rendre éventuellement obligatoire, rien n’est encore défini ni acté. Cela pose plusieurs problèmes juridiques : nécessaire révision de la Constitution, contradiction avec l’autorité parentale et la conformité avec la Cour européenne des droits de l’homme. Le SNU reste donc un engagement volontaire pour le moment.
Quelques généralités sur le SNU
Tout d’abord, il faut deux prérequis : avoir entre 15 et 17 ans et avoir une autorisation parentale.
Le SNU est totalement GRATUIT.
Le SNU peut se dérouler sur le temps des vacances scolaires ou sur le temps scolaire si le lycée bénéficie du dispositif « Lycée engagé ».
Pour les jeunes en situation de handicap, le SNU est possible car il a vocation à être inclusif. Il faudra simplement le mentionner à l’inscription afin de bénéficier des aménagements requis.
Les encadrants sont des adultes recrutés et formés spécifiquement pour assurer cette mission.
En 2023, le budget du SNU s’élevait à 140 millions d’euros afin de financer essentiellement les séjours de cohésion détaillés ci-dessous.
Comment se déroule le SNU ?
Après votre inscription dont quelques détails seront donnés ci-dessous, le SNU se déroule en deux temps :
1/ Un séjour de cohésion de 12 jours dans un autre département que le vôtre pour ouvrir l’horizon. L’hébergement s’effectue en maisonnée composée de 14 jeunes et un tuteur. La vie collective va s’organiser dans cette maisonnée en participant aux tâches quotidiennes et en organisant des petites réunions quotidiennes. La journée type s’articule ainsi :
- De 6h30 à 8h : lever et petit-déjeuner
- De 7h30 à 8h30 : réveil musculaire
- 8h45 : lever des couleurs (on lève le drapeau français et on chante l’hymne national, La Marseillaise)
- De 9h à 12h : activité thématique ou module obligatoire (PSC1, activité culturelle, chantier participatif, journée défense et mémoire, atelier biodiversité, visite du patrimoine local, activité sportive, initiation à des sports innovants, rencontre avec des professionnels, sécurité routière, cyber harcèlement…)
- De 12h à 13h30 : repas
- De 13h30 à 17h : autre activité thématique ou module obligatoire non réalisé le matin (voir programme énoncé de 9h à 12h)
- De 17h à 19h : temps libre et douche
- De 19h à 20h30 : repas
- De 20h30 à 22h : temps de démocratie interne ou veillée thématique (égalité femmes hommes, lutte contre les discriminations, prévention des violences et lutte contre le harcèlement, etc).
Le séjour de cohésion s’achève par une cérémonie de clôture, en présence des autorités locales. C’est un moment solennel et festif pour féliciter les jeunes et les encourager à poursuivre leur engagement.
Les activités sont adaptées afin que le séjour soit accessible à tous. La sélection des activités dépend du lieu d’implantation du centre d’accueil du SNU.
2/ Un temps de service à la nation : réalisation d’une mission d’intérêt général sur 12 jours de 7h ou 84h réparties.
Ainsi, vous pouvez vous engager sur le thème de votre choix : développement durable, solidarité, sport, sécurité, culture, santé, éducation, défense et mémoire ou citoyenneté.
Plusieurs formes s’offrent à vous pour réaliser cet engagement, voici quelques exemples :
- La réserve civique : bénévolat auprès d’associations ou d’organisations publiques
- Le service civique : un engagement citoyen de 6 à 12 mois indemnisé (il dépasse le temps requis mais il valide la mission bien sûr)
- La réserve opérationnelle de la Police nationale : apporter un soutien à l’activité opérationnelle ou administrative de la police
- La réserve opérationnelle dans les armées : contribuer à la sécurité du pays et à la protection de la population
- La réserve de la Gendarmerie nationale : renforcer les unités de gendarmerie et participer au service quotidien des unités
- Les jeunes sapeurs-pompiers : initiation au matériel utilisé et aux comportements qui sauvent
- L’engagement associatif : s’investir bénévolement pour l’intérêt général d’une association
- Le volontariat à l’international : missions à l’international
- Le Corps européen de solidarité : s’engager dans une activité solidaire en France et en Europe pour une durée de 2 à 12 mois (cette mission dépasse le temps requis également mais permet aussi sa validation)
- Le service militaire volontaire : pour une insertion socioprofessionnelle des jeunes
- Le service militaire adapté : pour une insertion socioprofessionnelle des jeunes éloignés de l’emploi ou qui résident dans les territoires d’outre-mer
- Les Escadrilles air jeunesse de l’Armée de l’Air : activités dans le milieu aéronautique et spatial (sport, culture et patrimoine)
Cette mission d’intérêt général peut s’effectuer en club sportif, en centre de loisirs, en caserne de pompiers, en EHPAD… Il est aussi possible de monter un projet d’intérêt général en faveur de l’environnement par exemple au sein d’une structure spécialisée. Enfin, il est possible que cette mission porte sur l’organisation d’un événement culturel ou sportif, un projet de restauration du patrimoine, une mission de protection de l’environnement et bien d’autres choses toujours au sein d’une structure adéquate.
Comment m’inscrire au SNU ?
Il faut vous rendre sur ce lien : https://moncompte.snu.gouv.fr/preinscription puis vérifier votre éligibilité, choisir votre séjour de cohésion, créer votre compte en renseignant plusieurs informations et valider votre compte à l’aide d’un code d’activation.
Une fois cette préinscription effectuée, il faudra renseigner votre identité complète, votre lieu de résidence, votre hébergeur et votre situation scolaire ou professionnelle. C’est aussi à ce moment-là qu’il faudra indiquer un éventuel handicap ou un PPS (projet personnalisé de scolarisation) ou un PAI (projet d’accueil individualisé) ou des allergies alimentaires.
L’étape suivante concerne la validation de votre consentement pour participer au SNU (dispositif volontaire) et accepter le règlement intérieur.
Ensuite, il faudra renseigner l’identité complète et les coordonnées de votre représentant légal et on vous demandera de fournir votre carte national d’identité ou votre passeport afin de valider votre identité.
L’inscription est alors terminée, le consentement de votre représentant légal va être recueilli par mail puis votre dossier sera vérifié par une équipe départementale. Après cela, vous serez informé par mail des suites à donner à votre dossier et notamment de votre intégration à venir au sein d’un séjour de cohésion.
Les critiques autour du SNU
Afin de produire un article tout à fait complet, voici un point rapide sur les critiques au sujet du SNU :
- Le format du séjour de cohésion qui ressemblerait plus à une colonie de vacances lors du lancement en 2019 ne permettant pas complétement de mettre en œuvre la mixité et la cohésion ;
- La prise en compte insuffisante des jeunes en situation de handicap ou ayant une situation familiale ou personnelle difficile lors des séjours de cohésion ;
- Un dispositif jugé trop autoritaire et onéreux ne favorisant pas la mixité ;
- Une coloration trop militaire et une « soumission de la jeunesse » dénoncées par un collectif d’associations anti-SNU. Des cas d’insolation ont notamment été rapportés parmi les jeunes lors de cérémonies officielles en plein été ;
- Des punitions collectives infligées dans certains centres.
Les retours positifs sur le SNU
Terminons sur une note positive. Le SNU bénéficie d’excellents retours de la part des participants notamment sur les activités proposées. A nuancer : une partie importante des participants ont ou ont eu un parent qui a déjà travaillé dans la police, la gendarmerie, l’armée ou les pompiers.
« Nous vivons des journées riches et intenses. » Camille
« Les activités culturelles sont incroyables et intéressantes. » Elly
« J’ai fait de belles rencontres avec un lien émotionnel fort. Entraide, écoute et transmission de valeurs entre tous les participants. » Oriane
« C’est une très belle expérience, j’ai fait de belles rencontres et même de nouveaux amis. » Mehdi
« J’ai pu aider les populations en crise et dans le besoin sur mon territoire lors de ma mission d’intérêt général, je me sentais utile. » Alban
« J’ai apprécié la cohésion et la solidarité. On s’entendait tous bien. On a fait des sorties culturelles et on s’est même baigné. » Justine
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