Quels sont les Dangers des Écrans sur nos Enfants et Comment Agir?

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Temps de lecture : 8 minutes

On l’entend régulièrement dans les médias : « les écrans sont dangereux pour les enfants. » Oui mais pourquoi concrètement? Dans quelles mesures? Et comment agir pour limiter leur utilisation et donc les effets négatifs? On décortique tout dans cet article.

Les écrans : quelques bienfaits

La société canadienne de pédiatrie qui bénéficie de l’adhésion de 3600 pédiatres met en lumière les bienfaits de l’utilisation des écrans chez les jeunes dans une étude datant de 2019 :

  • Ils sont en effet l’occasion d’expériences immersives et informatives dès lors que le choix des émissions visualisées est réalisé avec soin;
  • Les écrans sont souvent l’occasion de dynamiser les apprentissages car ils sont ludiques. Ils sont donc un vecteur d’accroissement des connaissances et de réduction des difficultés en mathématiques;
  • Ils sont aussi un espace de sociabilisation si l’enfant joue à des jeux en ligne, contribuant ainsi au bien-être du jeune;
  • Une utilisation raisonnable d’une heure par jour tend même à réduire le risque de dépression chez les jeunes.

Ces bienfaits sont donc possibles si l’usage des écrans est strictement encadré par les adultes.

Les risques liés aux écrans

Ils sont nombreux et on va tenter de les décrypter ici. L’ordre présenté n’a pas de corrélation avec l’importance des risques exposés.

  • Les jeunes peuvent être exposés à un contenu violent ou non adapté à leur âge. Cela peut entrainer des troubles du comportement, des cauchemars et une dépression à terme en cas d’une surexposition (plus de trois heures par jour). Il convient alors de superviser le contenu visualisé par l’enfant pour vérifier qu’il soit en conformité avec son âge;
  • Une utilisation massive des écrans entrave l’activité physique pourtant indispensable pour le développement moteur et psychologique du jeune. Le Ministère de la Santé français recommande 1 heure d’activité par jour pour les jeunes entre 6 et 17 ans;
  • Multiplier les écrans tels que la télévision, le smartphone, l’ordinateur et la tablette brouille les apprentissages de l’enfant qui se retrouve noyé sous la masse d’informations car son attention est retenue par ces multiples écrans;
  • La surexposition aux écrans peut entrainer une dépendance, de l’anxiété et parfois même des troubles dépressifs. Les signes de la dépression sont constatés lors d’une utilisation de 6h par jour sur un an environ d’après une étude néerlandaise;
  • Des études américaines montrent que les résultats scolaires sont en baisse en cas d’une utilisation massive des écrans car la mémoire et l’attention diminuent pour laisser place à l’impulsivité et au manque d’envie de faire ses devoirs;
  • D’autres études mettent en exergue le temps passé sur les jeux vidéos : si ce temps est trop important, le jeune peut ressentir un mal-être, de l’hyperactivité, des troubles comportementaux ou émotionnels;
  • Une enquête américaine publiée par l’Institut National de la Santé (NIH) en 2019 établit la corrélation suivante : l’utilisation massive des écrans entraine une surconsommation de produits alimentaires rapides tels que des fast-food, boissons sucrées, produits de snacking. En effet, les signes de la faim sont perturbés par l’utilisation des écrans car notre attention est retenue ailleurs, on consomme donc quelque chose de « gourmand » et rapide entrainant directement une augmentation du poids chez les jeunes qui ont un comportement sédentaire;
  • L’impact est aussi négatif sur le sommeil : la consommation d’écran stimule nos émotions et perturbe le rythme de sommeil. Ce dernier peut alors devenir insuffisant ou de mauvaise qualité (insomnie, cauchemar). Il est globalement recommandé de poser les écrans au moins 30 minutes avant de dormir et de prendre un livre;
  • L’hyperconnexion des jeunes peut aussi altérer les liens familiaux, laissant place à un manque de dialogue, des tensions et des incompréhensions.

Quelques recommandations pour un meilleur usage des écrans

  • En tant que parents, encadrer l’usage des écrans sur le temps passé et les contenus visualisés. Eloigner les écrans au moment des devoirs. Dialoguer sur l’utilisation des écrans en expliquant les risques, responsabiliser les jeunes;
  • Proposer d’autres activités pour limiter les écrans : interactions, sport, activité culturelle ou artistique;
  • Pas d’écran au moment des repas afin de préserver ce moment de convivialité en famille et pas d’écran au moins 30 minutes avant de dormir;
  • Surveiller les signes pouvant apparaitre chez l’enfant : irritabilité, ennui, mal-être, émotions négatives, hypersensibilité;
  • Souligner aussi les bienfaits des écrans évoqués dans la première partie de cet article pour les utiliser de façon raisonnable et raisonnée.

Les conséquences dramatiques des écrans sur les bambins (18 mois à 3 ans)

Une étude menée en 2023 montre que les enfants de 2 ans passent en moyenne 1h par jour sur les écrans. Un chiffre assez alarmant quand on sait qu’une utilisation précoce des écrans a des effets délétères sur les bambins (entre 18 mois et 3 ans). Un consensus scientifique composé de pédiatres expérimentés démontre des conséquences dramatiques :

  • Retard de langage, retard sur le développement cognitif;
  • Mémoire et concentration altérées;
  • Si un bambin passe plus de 4h par jour sur les écrans, il risque des problèmes émotionnels et une altération de son bien-être;
  • Changement d’humeur, agitation, fatigue, isolement, agressivité.

A privilégier plutôt : sport, jeux de société, lecture, activités en extérieur…

Appliquer la règle du 3, 6, 9, 12 :

  • Avant 3 ans : pas d’écran, privilégier les activités qui sollicitent les sens (de façon très ponctuelle une tablette tactile avec un adulte);
  • De 3 à 6 ans : 1h par maximum par jour encadré strictement avec un adulte;
  • De 6 à 9 ans : définir le temps d’écran avec l’enfant sans empiéter sur les repas ni le coucher. Former l’enfant sur le droit à l’image par exemple, échanger avec lui sur les bonnes pratiques. Initier l’enfant aux outils de création numérique (Canva par exemple);
  • De 9 à 12 ans : déterminer le temps d’écran avec l’enfant et le former aux bons usages sur Internet, toujours encadrer;
  • Après 12 ans : fixer des plages horaires pour l’utilisation des écrans, laisser davantage d’autonomie en laissant le dialogue ouvert sur les pratiques numériques. Sensibiliser au harcèlement en ligne et aux téléchargements illégaux.

Enfin, les psychologues recommandent de ne pas utiliser les écrans le matin, ni aux repas, ni dans la chambre, ni au moment du coucher.


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